Il semble qu'une des raisons simples pouvant expliquer cette mise à l'écart des probabilités réside dans l'importance des mathématiques et des mathématiciens grecs sur la mathématique contemporaine. Les grecs n'ont jamais essayé de mêler les mathématiques et le calcul sur les chances, alors qu'il y a eu de très brillants géomètres dans la civilisation grecque il n'y a jamais eu de géomètres des chances, les grecs n'ont jamais vraiment essayé de <<comprendre>> ce que nous appelons le hasard. Le mot hasard vient de l'arabe az-zart qui veut dire le dé, les phénomènes dus au hasard s'appellent les aléas ou phénomènes aléatoires, le mot aléa vient du latin alea qui veut dire les dés. Le jet de dés est typiquement le symbole du hasard, ce jeu est pratiqué depuis la haute antiquité, comme le jet de pièce de monnaie. Les grecs et les romains jouaient abondamment aux dés. La pratique de jeux de hasard avait souvent des enjeux d'argent, mais c'était aussi très souvent lié à des pratiques divinatoires, comme le Yi-King chez les taoïstes chinois, mais aussi chez les grecs, les égyptiens etc... La volonté de connaître l'avenir a toujours hanté les civilisations, mais la scientifisation des prédictions ou plutôt la volonté, la tentative de scientifisation des prédictions n'a pas mené dans la mathématique grecque aux prémisses du calcul des probabilités. Pourtant on retrouve chez les romains en 284 après JC, avec Dioclétien des tentatives de budget prévisionnel, bien éloignés des modèles économétriques de notre époque. En effet les mots modèle et modélisation ont très souvent une connotation économique. À la fin du Moyen-Âge Européen, les jeux de hasard prennent une plus grande importance que par le passé et sans doute une signification différente. C'est en 1377 que sont imprimées les premières cartes à jouer en Europe, les cartes à jouer sont comme bien d'autres objets usuels une invention bien plus ancienne des chinois, le papier, l'imprimerie, la boussole, la poudre à canon etc.. Les cartes à jouer permettent de diversifier et de complexifier grandement les jeux de hasard.