La précision des mesures, est une des raisons fondamentales de l'apparition de la théorie des erreurs. La mécanique newtonienne prévoit excessivement bien les trajectoires des solides en mouvement, mais elle a eu ses limites, certaines de ces limites ont été montrées par la théorie de la relativité, mais de manière plus simple, prévoir l'endroit très précis de la chute d'un solide est souvent très compliqué. C'est d'ailleurs à partir de considérations sur la trajectoire de projectiles qu'est justifiée l'utilisation des probabilités dans un livre dont je me suis beaucoup servi dans mes études et après <<Théorie des probabilités et statistique mathématique>> de V. Pugachev, Éditions MIR, MOSCOU voici ce qu'écrit Pugachev: <<Un autre exemple de phénomènes aléatoires peut être fourni par la dispersion des obus; les obus ne tombent jamais au même point, même quand le tir est effectué sur un seul et même point. Il semblerait que les conditions sont identiques pour tous les tirs. Toutefois les obus effectuent des trajectoires différentes et tombent en différents points. Il est par principe impossible de prévoir à l'avance en quel point précis tombera un obus donné pour cette raison précise que nous ne pouvons pas connaître avec une précision absolue les paramètres de l'état de l'atmosphère en tous les points de la trajectoire suivie par l'obus; or ces paramètres conditionnent les forces aérodynamiques et leurs moments qui agissent sur l'obus.>> Dans <<The emergence of probability>>, Ian Hacking cite comme raison, ayant empêché l'apparition des probabilités dans l'antiquité, le fait que les dés étaient faits à partir d'os d'animaux et manquaient grandement de régularité. Ce serait donc l'apparition de dés, fait avec beaucoup de précision qui aurait permis de faire des calculs précis sur les fréquences d'apparition et rendu possible la création des probabilités. Cette explication me parait secondaire, mais pas inintéressante, elle va, en tout cas de le sens de la liaison entre précision et probabilités. Au contraire cela montre que la contradiction soulevée, par Hersh et Davis, sur la coïncidence entre l'apparition de la mécaniste déterministe et d'une vision probabilisée du monde n'en est peut être pas une.