Calcul numérique et numérique

 

Posté le 24 janvier 2013 par Joseph SAINT PIERRE

 

 

Bonjour.
Le mot numérique s’est imposé en français récemment pour remplacer le mot digital. Cela a posé un léger problème car le mot numérique avait un sens qui n’a toujours pas disparu, heureusement.

L’université de Toulouse, en 1957, s’est doté d’un Institut de Calcul Numérique à l’initiative essentielle du doyen de la faculté des sciences, Émile Durand. Ce dernier fut aussi à la même époque l’initiateur de la construction de la nouvelle faculté des sciences dans le quartier de Rangueil. Un des bâtiments fut dédié à  l’Institut de Calcul  Numérique, ce bâtiment est encore connu sous initiales ICN parfois stupidement écrit 1CN.


Récemment j’ai écrit trois interventions sur le site France Culture, je vous fournis les liens:

http://www.franceculture.fr/emission-place-de-la-toile-comment-developper-et-transmettre-une-culture-numerique-2012-12-01

http://www.franceculture.fr/emission-place-de-la-toile-digital-labor-portrait-de-l-internaute-en-travailleur-exploite-2012-12-08

http://www.franceculture.fr/emission-rue-des-ecoles-mathematiques-pourquoi-le-niveau-a-t-il-baisse-2012-12-08

Tous les intervenants de ces émissions sont des universitaires français et j’ai l’impression que les points de vue exposés sont comparables à ceux que l’on peut entendre à l’intérieur des universités toulousaines.

L’intervention de Yann Moulier-Boutang dans l’émission « place de la toile » du 8 décembre 2012 quand il dit que « numerical n’a pas de sens en anglais » me rappelle très fortement ce qui s’est passé à Toulouse lors de la transformation de l’ancien Institut de Calcul Numérique en Pôle de Services Numérique en y installant le Guichet Unique du Numérique.

Il y a bientôt quatre ans j’avais écrit une réflexion intitulée «Les ordinateurs servent-ils encore à faire du calcul ?»

http://cict.fr/~stpierre/Leterre.html

Je pense qu’il est encore très important de réfléchir à l’utilisation des ordinateurs, des logiciels, de l’Internet dans l’enseignement des mathématiques.

Il se trouve qu’actuellement il y a une réflexion sur l’enseignement des mathématiques à l’intérieur de la Société Mathématiques de France :

http://smf.emath.fr/content/tribune-formation-des-enseignants

On peut trouver sur ce site deux textes écrits par des professeurs de l’université Paul Sabatier, ce qui semble indiquer certaines difficultés à attirer des étudiants de « qualité » vers l’enseignement des mathématiques y compris à Toulouse.

Comment mettre en relation de telles réflexions avec celles sur la place du numérique dans l’université ?

Il me semble nécessaire d’avoir un regard un petit peu historique sur les sciences et les universités devraient se souvenir de leur propre passé. Depuis 2002 le bâtiment de l’Institut de Calcul Numérique se nomme bâtiment Émile Durand, il y a même une plaque pour rappeler le rôle de ce scientifique. Je n’ai jamais vu un document de l’université mentionnant ce nom. Il y a une magnifique photographie de l’Institut de Calcul Numérique par Jean Dieuzaide affichée sur l’amphithéâtre Fermat. Il me semble bien que le calcul numérique a été assez largement oublié depuis quelques années.

Très cordialement.

Joseph Saint Pierre

http://cict.fr/~stpierre

Logiciels libres et données ouvertes

 

Posté le 29 mars 2013 par Joseph SAINT PIERRE

 

Bonjour.

En septembre 2012 le premier ministre Jean-Marc Ayrault a émis une
circulaire sur le sujet du logiciel libre, elle est intitulée «Orientation pour l’usage des logiciels libres dans l’administration» et elle se trouve ici :

http://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2012/09/cir_35837.pdf

Il est dommage que les principes énoncés dans cette directive ne soient pas appliqués dans l’université et surtout dans son administration.

Ce forum n’est pas vraiment adapté pour écrire des réflexions développées sur un sujet aussi vaste que celui des logiciels libres, je vous renvoie à un document sur ma page web où je présente mon point de vue sur l’intérêt des logiciels libres:

http://cict.fr/~stpierre/logiciels-libres.html

Voici un compte rendu j’avais écrit suite à une intervention de Richard Stallman  dans l’auditorium de l’université en 2004 sur les logiciels libres :

http://www.culte.org/listes/linux-31/2004-07/msg00541.html

L’université devrait aussi mettre un maximum d’informations en données ouvertes. L’université devrait prendre exemple sur la ville de Toulouse, sur le territoire de laquelle elle se trouve, en effet Toulouse a signé un accord avec l’association Promouvoir et défendre le logiciel libre (APRIL) :

http://www.april.org/toulouse-devient-la-premiere-grande-ville-francaise-adherer-lapril

La communauté urbaine de Toulouse a aussi ouvert un site sur les données ouvertes :
http://data.grandtoulouse.fr/

Les universités pourraient être en avance sur la ville dans ce domaine très académique.

La plupart des informations de l’administration circulent sous forme de fichiers avec des formats propriétaires, il ne s’agit pas de proscrire l’usage de logiciels non libres mais au moins de ne pas obliger tout le monde à utiliser les logiciels non libres.

Par ailleurs la circulation de l’information sous forme de fichiers, format libre ou non, n’est pas toujours la meilleure solution, il est souvent préférable de mettre l’information sur des sites avec des liens dans les messages.

Les inscriptions en ligne par formulaires sont très fréquentes  sur le réseau comme ici:

http://www.lne.fr/fr/formation/formulaires/JT/inscription-jt.asp

Cela semble beaucoup plus raisonnable et beaucoup plus économique que d’envoyer des dizaines voire des centaines de fichiers par messagerie.

En ce qui concerne mon domaine, celui des statistiques, R est le système qui s’est imposé depuis près de 10 ans, le Centre Inter universitaire de calcul de Toulouse a hébergé le premier miroir français dédié au développement de ce système http://cran.cict.fr/. R est bien sûr libre. Depuis qu’il y a une volonté affirmée de développer le « numérique » ce miroir est laissé à labandon et n’est plus référencé. C’est hélas, un indicateur d’une mauvaise prise en compte  du sujet du logiciel libre, à mon humble avis.

Très cordialement.

Joseph saint Pierre

http://cict.fr/~stpierre

université de Toulouse

 

Posté le 29 mars 2013 par Joseph SAINT PIERRE

 

Bonjour.

Je suis le demandeur initial de la création de ce forum, celui-ci a été créé en utilisant le même outil et à peu près les mêmes principes que le forum sur l’université de Toulouse Midi-Pyrénées utmp.univ-tlse3.fr . Sur ce forum j’avais écrit un message sur les logiciels libres et les données ouvertes assez similaire à celui que j’ai écrit sur ce forum qui ne concerne que la seule université Toulouse 3 or il se trouve que toutes les actions du centre inter universitaire de calcul pendant ses presque 40 ans d’existence concernaient l’ensemble des universités toulousaines. Lorsqu’il a été question de cesser les activités du centre de calcul et notamment de lui faire perdre sa fonction inter universitaire, j’ai demandé la création d’un forum pour débattre de l’avenir, il allait de soi que ce forum devait concerner l’ensemble des usagers et surtout pas les seuls membres de l’université de Toulouse 3. Il se trouve aussi que la fin de la fonction inter universitaire est arrivée en même temps que d’intenses négociations sur la mise en place d’une université de Toulouse, réunie ou fédérale. Pour cette université de Toulouse il semble nécessaire de penser à comment  organiser les moyens informatiques tels que le réseau, les moyens de calculs importants, mais aussi les logiciels. En tant qu’employé il me semble difficile d’avoir travaillé plus de 20 ans avec une vision transversale, pluridisciplinaire des statistiques  et d’entendre deux discours qui me paraissent contradictoires, un qui se situe dans une orientation vers les seuls besoins de l’université scientifique et médicale,  Toulouse 3,  et l’autre qui se place dans le cadre de la future université fédérale où toutes les disciplines sont représentées.

Très cordialement.

Joseph Saint Pierre
http://cict.fr/~stpierre


Données massives

 

Posté le 2 avril 2013 par Joseph SAINT PIERRE

 

Bonjour.

Depuis quelques années j’ai très souvent entendu l’expression anglaise « Big Data », cette expression est souvent associée à une autre expression anglaise « Cloud computing »

Il est possible de trouver une présentation sommaire en français de ce que cachent ces expressions sur l’encyclopédie libre bien connue :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Big_data
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cloud_computing

On peut trouver sur le site de l’université Paul Sabatier une présentation d’une journée de recherche sur les thèmes suivant «Visualisation, big data et data mining »»

http://www.univ-tlse3.fr/05748596/0/fiche___actualite/

Voici une phrase symbolique concernant ces thèmes «Ces phénomènes sont considérés comme quelques-uns des plus grands défis informatiques de la décennie 2010-2020.»

Attention ces sujets ne concernent pas uniquement la recherche en informatique et mathématiques, biologie, etc.  il semble qu’il y ait une utilisation industrielle et des emplois si l’on en croit les articles comme celui-ci :

http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/big-data-les-nouveaux-aventuriers-de-la-donnee.html

Une des force des universités est d’avoir une bonne liaison entre la recherche et l’enseignement. En ce qui concerne le traitement des données massives il semble souhaitable que les services informatiques puissent donner un support technique tant pour la recherche que pour l’enseignement.

J’aborde ce sujet car je suis convaincu que les données massives sont susceptibles d’être traitées en utilisant aussi des principes fondamentaux valables pour les données non massives, notamment le calcul des probabilités. Il y a un danger de ne considérer que les aspects purement matériels, techniques liés, à la collecte, l’archivage, l’exploitation. Pour tirer de l’information des données massives, on doit vraisemblablement utiliser des méthodes liées aux données non massives, avec certaines généralisations.

Par ailleurs les données massives sont produites dans le domaine des sciences économiques et sociales, l’exploration de ce que l’on nomme les réseaux sociaux intéressent forcément les sociologues.

Le manque de compréhension correcte de ces concepts semble au moins en partie liée à la vitesse d’évolution des termes, analyse de données, data mining, big data, avec un usage parfois abusif des acronymes et de termes en franglais. Cela ne devrait pas empêcher  qu’il y ait une réflexion dans l’université, liée à l’usage des ordinateurs, sur le traitement des données massives.

Très cordialement.

Joseph Saint Pierre
http://cict.fr/~stpierre


Curiosity…

 

Posté le 19 avril 2013 par Joseph SAINT PIERRE

 

Bonjour.

En tant que citoyen toulousain curieux je me suis intéressé à la mission « Curiosity » sur la planète Mars. Il se trouve que l’université Paul Sabatier a beaucoup honoré cette mission comme en peut témoigner cette page sur le site de l’université.

http://www.univ-tlse3.fr/capsurmars

J’ai assisté à quelques présentations et à deux conférences très brillantes présentées par Sylvestre Maurice.

Apparemment cela n’a aucun rapport avec l’informatique mais la panne dont a été victime Curiosity est d’origine informatique et il y a des ordinateurs dans le robot et les résultats qui sont récupérés vont être vraisemblablement traités avec des ordinateurs, de l’informatique, du calcul, du traitement d’images etc.

Le point qui a retenu mon attention concerne l’organisation de cette mission et les interactions permanentes entre les techniciens, ingénieurs et scientifiques; les expériences sont définies par des scientifiques mais la mise en œuvre dépend de la trajectoire du véhicule, des conditions, du fonctionnement des appareils, notamment des ordinateurs.

Il me semble que cette mission a servi d’exemple pour montrer à de jeunes lycéens la complexité de la science, de la technique.  Récemment j’ai écouté une émission scientifique très intéressante sur le satellite Planck, on peut percevoir à travers ce genre de missions la qualité de la liaison entre les modèles scientifiques et la mise en œuvre matérielle

http://www.franceculture.fr/emission-science-publique-que-nous-apprend-le-satellite-planck-sur-les-origines-de-l-univers-2013-03

Lors des très nombreux audits auxquels j’ai été confronté depuis quelques années, le sujet de l’interaction entre les scientifiques, enseignants, chercheurs et techniciens, dans le domaine du calcul, a été très souvent discuté. Je pense qu’il y a une dégradation de cette interaction et une forte tendance à séparer les techniciens et les scientifiques.
Certes les échanges entre techniciens sont importants et ne doivent pas être négligés mais la rupture des relations avec les objectifs scientifiques est très mauvaise.

Le rôle des ordinateurs, du réseau, des logiciels etc, dans l’université devrait être pensé en fonction des missions essentielles de l’université, l’enseignement et la recherche. Cela semble aussi nécessaire pour d’autres domaines, les bibliothèques universitaires ou un service de scolarité universitaire doivent être au service des missions de l’université.  Ces principes généraux devraient se traduire par des mesures ordinaires simples comme les heures de présence des personnels, il y a des cours à l’université qui utilisent des services informatiques avec un besoin d’assistance de personnels techniques il faut une coïncidence entre les horaires de présence et ne pas avoir des travaux pratiques qui commencent à 8h avec un service informatique qui débute à 8h30.

Les horaires constituent un détail par rapport à toutes les différences qui existent entre les personnels techniques et les enseignants, chercheurs, étudiants. Les hiérarchies sont plus affirmées et plus rigides, il y a une grande importance des supérieurs nommés poétiquement N+1. Le travail des personnels techniques est évalué par le supérieur hiérarchique direct . Un des points discriminants qui me semble très important est l’importance de l’oral chez les personnels techniques qui est opposée à la très grande importance de l’écrit pour les examens, les concours, les publications, les mémoires, les rapports, les thèses des chercheurs, des enseignants, des étudiants.

Comme mentionné plus haut, il y a depuis quelques années une grande importance des audits, des entretiens, des rencontres pour évaluer le travail des personnels dont je fais partie, cela se passe entièrement à l’oral et sur un temps très court. Il me semble pourtant que l’écrit offre certains avantages et une de mes demandes pour améliorer la situation de l’université est de renforcer le rôle de l’écrit. Les orientations, les choix en étant écrit pourraient plus facilement être accessibles à tous les étudiants et personnels, même si ils se trouvent comme moi au fin fond d’un organigramme.

Très cordialement.

Joseph Saint Pierre
http://cict.fr/~stpierre